Une-Rose-sur-la-Lune

Pensées & réflexions en bataille.

Samedi 6 août 2011 à 22:31

          Ce qu'il y a de merveilleux lorsqu'on part en vacances, c'est cette impression de pouvoir fuir sa vie, alors même qu'on sait que le voyage qu'on entame nous ramènera à la maison. C'est peut-être pour ça que j'aime tant prendre la route. Tôt ou tard, elle me reconduit chez moi.
Partir pour mieux revenir;

Connaître la douleur pour savourer le bonheur.

           Je m'en vais découvrir d'autres couleurs.


http://une-rose-sur-la-lune.cowblog.fr/images/Aladecouvertedubonheur.jpg

Mardi 7 juin 2011 à 21:39

 

* * * 

" Il ne faut point trop pleurer le départ de l'Anaon. "
 
 
A. Le Bras, La Légende de la Mort

* * *


http://une-rose-sur-la-lune.cowblog.fr/images/Commeunepromesse.jpg

Mercredi 1er juin 2011 à 21:43

http://une-rose-sur-la-lune.cowblog.fr/images/Promenadesurleau.jpg


          Le temps d'un battement de paupières, tu as quitté ce monde-ci pour un autre. As-tu seulement compris ce qui t'arrivait ? Ton âme s'est envolée comme une feuille portée par la brise. Ainsi elle s'est posée pour quelques temps sur cette terre, avant qu'un vent ne l'emporte vers d'autres horizons. Ce voyage, il te faudra le faire seul en attendant que l'un de nous te rejoigne. Quant à la vie, il nous faudra la vivre malgré tout, avant qu'un souffle ne nous emporte à notre tour pour nous mener à toi. Enfin.

          Le plus dur à présent, c'est le quotidien. La maison est pleine de ton absence. Parfois, je crois te deviner derrière un frôlement de rideau, un claquement de porte ou un craquement de plancher. Ton fantôme se promène à côté d'un rasoir devenu inutile, d'un vêtement qui traîne ou d'un aliment dans le frigo. Il y a aussi le silence qui a investi les lieux. Ton pas ne se fait plus entendre, ton rire ne résonne plus dans les pièces, la télé parle toute seule. Je me suis enfouie sous mes couvertures, dans le noir, pour essayer de te trouver dans un semblant de néant, mais tu n'es pas venu. Je t'ai écrit, mais tu n'as jamais répondu. J'ai marché sur tes pas dans les rues de la ville, mais tes empreintes se sont effacées. 



* * *


Maintenant qu'il est loin d'ici,
En pensant à tout ça, j'me dis
"J'aim'rais bien qu'il soit près de moi "
Papa ...
 

Dimanche 23 janvier 2011 à 15:39



http://une-rose-sur-la-lune.cowblog.fr/images/LeseauxbleuesdeBretagne.jpg

         Les passants la regardaient monter, interloqués. Quelle curieuse image que celle qui s'offrait à leurs yeux ! 
         Une jeune fille escaladait la falaise, pieds nus et robe volant au vent. Parfois, son corps frêle semblait voleter au gré des bourrasques. " Elle est folle ! ", pensaient-ils tous. Pourtant, aucun d'eux ne parvenait à décoller le regard de sa silhouette s'offrant aux éléments. 
         De son côté, elle sentait le poids de tous ces regards sur son dos. Ils pesaient plus lourd que le vent qui jouait avec elle. Malgré tout elle allait toujours plus haut, cherchant à atteindre ce sommet tant désiré. Seul comptait le contact de ses pieds nus avec la roche rendue rugueuse par des années de combat avec les éléments. Elle se sentait portée par d'autres forces que celles qui l'agitaient d'habitude.La frénésie qui s'était emparée de son esprit à la vue de la masse escarpée ne l'avait pas quittée. Chaque pas la portait vers ce sommet inaccessible. Une fois là-haut, le monde lui appartiendrait enfin. 
         Sous son pied, une pierre bougea. Ses mains s'agrippèrent à la roche. "Ne me lâche pas", hurla-t-elle en silence. D'un coup, elle saisit une avancée de pierre et se hissa. Enfin, elle était arrivée au sommet. Le vent, cet amoureux impétueux, lui rappelait que son corps lui appartenait en la bousculant un peu. Pourtant, lorsqu'elle regarda l'horizon et la mer qui roulait à ses pieds, elle se sentit reine.

         Et c'est vrai qu'elle y ressemblait, avec l'écharpe bleue et dorée qui volait autour d'elle comme un étendard. Les derniers passants se plantaient là, médusés par l'image qui les surplombait. C'était sa victoire. 
 

Dimanche 10 octobre 2010 à 15:14

 
 
http://une-rose-sur-la-lune.cowblog.fr/images/Aladecouvertedubonheur.jpg 
 
 
          Elle avançait, tremblante, sur la corde suspendue dans le vide. La sueur perlant à son front, elle tentait de se tenir droite malgré le mouvement traître du fil. Impossible de faire demi-tour, il était trop tard. Elle savait qu'elle jouait sa vie; elle l'avait toujours su. Le battement éperdu de son coeur lui rappelait à chaque pas qu'une erreur suffirait à la perdre. Un pied de travers, et elle sombrerait dans le vide abyssal qui s'étendait sous la corde.
          Pourtant elle ne regrettait rien. Jamais elle ne s'était sentie aussi vivante qu'aujourd'hui, perchée au-dessus du néant. Face à l'inconnu il ne lui restait plus qu'une certitude, la seule qui eut jamais compté: elle était animée, elle était vivante. Son sang parcourait ses veines, vibrant d'une nouvelle fureur de vivre, déchirant ses muscles endormis par une existence sans saveur. Son cerveau avait franchi les murailles de la raison humaine, il était bien au-delà: il ressuscitait. Enfin, après des années d'errance dans la boue du quotidien, elle saisissait le sens du mot "vie". Maintenant qu'elle ignorait ce que lui réserveraient les prochaines minutes, la flamme qui s'était éteinte au cours d'une existence trop paisible rugissait en elle. 
          Alors, sans ce soucier de la suite, elle posa son pied devant. Peu importait la mort. Aujourd'hui elle pouvait partir en disant ce que peu d'hommes pouvaient déclarer:
 
 
" J'ai vécu. "




 
 

<< Page précédente | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | Page suivante >>

Créer un podcast