Voilà un peu plus d'un an, j'arrivais à Paris. Des espoirs plein la têtes, un tourbillon de changement. Le déménagement en fin de journée, en catastrophe, comme nous avons toujours su le faire.
Tout me semble si loin maintenant. Villemomble, les échos d'une famille où nous étions cinq, cette grande maison pleine de joies et de drames. Ai-je vraiment vécu tout cela ? Un nombre inimaginable de souvenirs se bouscule dans ma tête, tant et si bien qu'ils se mélangent et forment le fil d'un collier dont je ne parviens plus à saisir les détails si précieux.
Voilà un peu plus de six mois, je quittais le dix-neuvième arrondissement pour le onzième. Peu de meubles, peu d'affaires, mais tant d'amour. Tu as déboulé dans ma vie, la rendant encore plus étonnante qu'elle ne l'avait été jusque là. Ensemble, nous avons sauté le pas et transformé cette ancienne chambre d'hôtel en un foyer étroit mais heureux.
Demain, une fois de plus, je partirai. Le dix-huitième m'ouvre ses portes, et tu viendras avec moi parce que nous nous le sommes promis. Je songe avec bonheur à tout ce que nous allons vivre dans cet appartement qui a enfin l'air d'un appartement, dans cet immeuble où nos deux noms figureront sur une boîte aux lettres.
Malgré cette joie, une certaine mélancolie me prend. Je pense à ceux que j'aurais voulu inviter dans notre nouveau chez-nous et qui n'y seront pas. Je remonte le fil des douleurs, qui m'ont privé d'un père puis d'un ami, je retrouve avec nostalgie ce temps où les blessures n'étaient pas si graves, puisqu'elles n'avaient tué personne. J'entends la pureté de nos éclats de rires qui ne sont pas encore entachés par le deuil.
Peut-être est-ce cela, grandir: accepter qu'à partir d'un moment, nous ne pourrons plus partager d'instants avec ceux que l'on aime. Vivre avec des blessures qui menacent de s'ouvrir à chaque moment. Exister avec, dans un coin de sa tête, le souvenir de ceux qui sont partis avant nous.
Tout me semble si loin maintenant. Villemomble, les échos d'une famille où nous étions cinq, cette grande maison pleine de joies et de drames. Ai-je vraiment vécu tout cela ? Un nombre inimaginable de souvenirs se bouscule dans ma tête, tant et si bien qu'ils se mélangent et forment le fil d'un collier dont je ne parviens plus à saisir les détails si précieux.
Voilà un peu plus de six mois, je quittais le dix-neuvième arrondissement pour le onzième. Peu de meubles, peu d'affaires, mais tant d'amour. Tu as déboulé dans ma vie, la rendant encore plus étonnante qu'elle ne l'avait été jusque là. Ensemble, nous avons sauté le pas et transformé cette ancienne chambre d'hôtel en un foyer étroit mais heureux.
Demain, une fois de plus, je partirai. Le dix-huitième m'ouvre ses portes, et tu viendras avec moi parce que nous nous le sommes promis. Je songe avec bonheur à tout ce que nous allons vivre dans cet appartement qui a enfin l'air d'un appartement, dans cet immeuble où nos deux noms figureront sur une boîte aux lettres.
Malgré cette joie, une certaine mélancolie me prend. Je pense à ceux que j'aurais voulu inviter dans notre nouveau chez-nous et qui n'y seront pas. Je remonte le fil des douleurs, qui m'ont privé d'un père puis d'un ami, je retrouve avec nostalgie ce temps où les blessures n'étaient pas si graves, puisqu'elles n'avaient tué personne. J'entends la pureté de nos éclats de rires qui ne sont pas encore entachés par le deuil.
Peut-être est-ce cela, grandir: accepter qu'à partir d'un moment, nous ne pourrons plus partager d'instants avec ceux que l'on aime. Vivre avec des blessures qui menacent de s'ouvrir à chaque moment. Exister avec, dans un coin de sa tête, le souvenir de ceux qui sont partis avant nous.