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Le temps d’un clignement d’oeil - un œil noir et profond, venu du fond des âges - tu as vécu, pas vraiment d’ici et déjà un peu là-bas; tu es descendu parmi nous pour nous rappeler que rien ne compte si ce n’est l’Amour, cet amour qui t’a fait, cet amour qui veut qu’aujourd’hui tes parents supportent une douleur plus grande qu’eux, et plus terrible que tout, cet amour qui est souffrance, cette lumière qui les consume tout entiers.
J’ai vu ton père, si grand et si fort, concentrer son regard sur ton petit cercueil comme un marin s’accrochant à la lumière d’un phare en luttant dans la houle. J’ai cru lire dans ses yeux une supplique : « réveille-toi, hurle et sors-nous de ce cauchemar ». Je l’ai vu porter ta mère, si belle, terrassée par le chagrin. Ses yeux bleus incapables de te lâcher, parce que te quitter du regard c’était te laisser partir, et qui pourrait accepter de voir son enfant s’en aller si tôt ?
Huit mois d’amour, pour une heure d’éternité.
Au fond, une infime part d’eux t’a suivi dans l’au-dela. Ou peut-être est-ce plutôt une part de toi qui les accompagne dans cette vie, en attendant l’infini.
Une-Rose-sur-la-Lune
Pensées & réflexions en bataille.
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Aucun lien.Samedi 14 décembre 2019 à 1:36
Jeudi 12 décembre 2019 à 11:37
Avez-vous déjà senti cette ombre au fond du coeur ? Celle-là qui vous gratte jusqu'aux entrailles et refroidit votre âme même dans la chaleur d'un franc soleil ?
Depuis quelques jours, elle m'assaille et me brûle; je la sens s'attaquer à tout ce qu'il y a en moi. Il y a ce gel qui s'insinue dans chacune de mes pensées. Il traverse mon esprit et s'étend jusqu'au bout de mes doigts, comme un tissu qui lentement se fond sur mon corps et dont il m'est impossible de me dépêtrer.
Où suis-je, où vais-je ? A qui demander une main secourable ? Je tourne sur moi-même, j'étouffe dans une cacophonie de sons et d'images qui ne veulent plus rien dire. Je le sens au fond de moi ce cri qui m'arrache le coeur et le broie et le dévore. Je le sens mais il n'arrive pas à sortir, il s'englue dans sa propre horreur et le désespoir me guette.
La voilà: elle est arrivée cette maudite ombre, cette compagne des noirs moments. Je lui hurle de s'en aller mais elle rit à mon visage, son rire grince dans mes oreilles et coule jusqu'à mon âme ! Va-t-en, va-t-en, je ne veux pas de ta compagnie ! Pars loin avec tes larmes silencieuses et ton voile gris qui éteint toutes les lumières ! Je veux ressentir la vie, je veux à nouveau me soûler de joie ! Pourquoi ne me laisses-tu pas tranquille ? Ne t'ai-je pas assez donné de mon temps ?